Le Phare d’Alexandrie : Merveille antique perdue de l’Égypte

Construite entre 299 et 279 av. J.-C., le phare d’Alexandrie était une œuvre d’architecture monumentale érigée sur l’île de Pharos, au large des côtes d’Égypte. Il fut pendant de nombreux siècles un symbole de la grandeur et du savoir-faire technique des anciens Égyptiens.

Histoire et construction du phare

La réalisation de ce gigantesque édifice est attribuée à Sostrate de Cnide, architecte et ingénieur grec, qui avait été mandaté par le roi Ptolémée Ier Sôter pour créer cette merveille de sept étages se dressant à plus de 100 mètres de haut. Pour assurer sa pérennité, la façade extérieure du phare fut renforcée avec des blocs de granit et met en scène des figures sculptées représentant des personnages mythiques, comme Poséidon, dieu de la mer.

L’Égypte du IIIe siècle avant notre ère était un territoire florissant grâce aux conquêtes d’Alexandre le Grand, fondateur de la dynastie ptolémaïque et de la ville d’Alexandrie. Le phare servait alors comme guide pour les navires traversant la Méditerranée, mais également comme emblème de prestige pour le jeune empire.

Une technologie impressionnante pour l’époque

Le phare d’Alexandrie n’était pas seulement monumental, il intégrait des technologies particulièrement avancées. Son sommet abritait un foyer avec des miroirs réflecteurs permettant de projeter et concentrer la lumière à plusieurs dizaines de kilomètres.

Ces prouesses techniques étaient le fruit du travail conjoint des savants de la célèbre Bibliothèque d’Alexandrie et d’autres chercheurs égyptiens et grecs. Le phare d’Alexandrie est ainsi un exemple unique prouvant que les anciennes civilisations possédaient des compétences en ingénierie dépassant de loin celles qu’on pourrait imaginer.

Destruction progressive et disparition du phare

Au fil des siècles, le phare d’Alexandrie a connu son lot de péripéties, notamment en raison de sa localisation en bord de mer soumise aux forces naturelles. Il subit plusieurs séismes destructeurs entre les VIe et XIVe siècles, fragilisant gravement sa structure et entraînant la chute de certaines parties.

Son état se dégrade progressivement jusqu’à ce qu’il soit totalement englouti sous les eaux au XVIe siècle. Des tentatives ont été menées pour le retrouver et mieux comprendre les circonstances de sa destruction, notamment lors de fouilles sous-marines dans la baie d’Aboukir, mais à ce jour, le sort définitif du phare reste incertain.

Un patrimoine architectural exceptionnel

Malgré sa disparition, le phare d’Alexandrie demeure un modèle iconique et incontournable de l’héritage architectural égyptien. Il est perçu comme une merveille du monde antique au même titre que les pyramides de Gizeh ou le Temple d’Artémis à Éphèse.

Cette fierté pour la culture égyptienne se retrouve notamment dans l’usage répandu de l’image du phare dans les œuvres d’art et les monuments commémoratifs. À Lecce, en Italie, un monument baroque du XVIIe siècle appelé Colonna di Sant’Oronzo rend hommage au phare avec une reproduction miniature surmontée d’une statue de Saint Oronzo.

L’influence sur l’architecture moderne

La conception du phare d’Alexandrie a inspiré de nombreuses réalisations architecturales ultérieures. Des édifices modernes, tels que le Washington Monument aux États-Unis et la Tour Eiffel en France, ont ainsi repris certaines de ses caractéristiques structurelles, telles que des fondations massives et une forme épurée.

D’autres phares contemporains ont également été conçus en s’inspirant des techniques et des matériaux utilisés à Alexandrie, afin d’honorer cette merveille qui témoigne de la créativité et de l’intelligence humaine face aux défis posés par la nature, les mers et les dangers menaçant les navigateurs.